Les vacances envolées, un parfum de rentrée scolaire flotte dans l’air encore estival. La nature refuse de « rentrer » et nonchalamment, étire la rousseur de son teint dans la lumière chaude.
Je retrouve ces pages vierges, qui demandent à s’écrire dans de nouvelles aventures créatives. Pour l’heure, il s’agit d’étoffer le nouveau recueil de chansons « Couleurs primaires » avec une quatrième création née ces jours derniers. Le rouge , le bleu et le jaune ont campé un décor pour le moins coloré et la palette auditive s’agrémente aujourd’hui d’un mélange de gris et de noir. Ma vie de peintre entrouvre immédiatement la boîte à trésors de mon imaginaire et s’en échappent de magnifiques œuvres de Rembrandt, maître du noir, côtoyant les non moins célèbres noirs de Soulage.
« Lâcher le gris, le noir« , un moment de solitude et de mélancolie s’ouvrant sur un espoir et la secrète volonté de vie.
Au sortir de la nuit,
mon rêve brille
comme un miroir.
Un souffle d’air qui
se lève
sur un espoir.
J’entends
le rythme d’une vie,
profondeur de ma nuit
sans étoile et sans bruit.
Pourtant,
j’aimais tant notre histoire.
Oser cet au revoir.
Lâcher le gris, le noir.
Et tournent les saisons,
manège d’un autre monde.
Sans rime ni raison,
S’allègent les secondes.
Ouvrant
la porte sur demain,
lumière sur un chagrin,
dans le creux de mes mains,
le temps
emporte la mémoire
avancer et savoir
lâcher le gris, le noir.
Lâcher le gris, le noir.
Au sortir de la nuit, mon rêve brille…
J’aime cette chanson, succession d’images, phrases concises, ambiance lourde de mélancolie. La mélodie rappelle le tango à la Gardel et dans le soir, tourbillonnent deux danseurs, couple éternellement lié dans une gestuelle sensuelle et presque sauvage.